Dhâranâ: sixième membre des Yoga -Sutras de Patanjali
"Dhâranâ : concentration de l'esprit
C'est le premier des trois derniers membres du Yoga de Patanjali.
Ici commence l'état heureux, il décrit les manifestations de puissance et d'énergie qui sont le résultat de l'action juste, grâce à un mental déconditionné."
III.1. Désha-bandhash chittasya dhâranâ
-Désha : lieu, espace, territoire.
-Bandha : lien, fixation, relation.
-Chitta : mental, conscience périphérique.
-Dhâranâ : concentration de l'esprit accompagné de l'arrêt du souffle.
"Dhâranâ est la relation d'attention du mental à un secteur déterminé."
"La concentration est une action volontaire, un effort conscient, le choix délibéré de porter son activité mentale sur un objet déterminé. C'est une activité de l'esprit qui élargit la sphère des expériences et développe la capacité cérébrale. Grâce à la concentration, on peut être plus efficace dans le secteur où on l'applique, quel qu'il soit.
En Yoga, on peut pratiquer Dhâranâ de différentes façons et sur plusieurs points à la fois. Dans la pratique, écoute subtile des sensations, de la respiration, de l'espace intérieur. Dans l'immobilité de l'assise, observation du fonctionnement du mental, des pensées qui passent, des espaces sans pensée.
Mais quelle que soit la qualité de cette attention, il y a le sujet, la relation et l'objet."
III.2. Tatra pratyaya - ékatânatâ dhyânam.
-Tatra : là.
-Pratyaya : conception, idée, objet d'espérience.
-Ekatâna : fixé sur un seul objet, attentif exclusivement à.
-Tà : faculté de.
-Dhyâna : méditation, contemplation mentale.
"Dhyâna est le fait de maintenir une attention exclusive sur un seul point."
"Dans la concentration, c'est le mental qui est sollicité.
Dans la méditation, c'est la conscience profonde, l'êtreté. Imaginons un faisceau de lumière qui émane de la conscience. Dans Dhâranâ, il englobe le mental, il est suffisamment large pour éclairer un espace privilégié. Si la conscience s'affine et devient comme une pointe qui dirige toute sa force, toute son intensité sur un point, et si elle ne passe plus par le mental, c'est Dhyâna.
La relation entre sujet et objet n'est plus perceptible, il reste cependant la dualité: sujet/objet."
III.3. Tad- éva- artha- mâtra- nirbhâsam svarûpa- shûnyam iva samâdhih.
-Tad : cela.
-Eva : même.
-Artha : but, cause, objet, motif, cas, affaire, signification.
-Mâtra : qui a pour mesure, n'étant que.
-Nirbhâsa : éclat, splendeur, apparition.
-Svarûpa : forme, substance.
-Shûnya : vide de.
-Iva : comme si.
"Quand la conscience est en relation avec cela même qui n'a pas de forme, c'est le Samâdhi."
"La pointe affinée de la conscience a traversé l'objet. Elle rejoint l'infini, le sans forme, l'Absolu. C'est le Samâdhi.
Il n'y a plus sujet/objet, mais fusion. C'est l'état d'unité.
Délivré de la dualité, on découvre de nouvelles aptitudes, on explore d'autres niveaux de conscience, tous les aspects de la vie sont différents."
Texte extrait des Yoga- Sutras de Patanjali - Spiritualités vivantes- Albin Michel
A bientôt !
Corinne
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