VOYAGES EN EQUILIBRE...

YOGA, PHILOSOPHIE & RELIGIONS




Les grands noms du Yoga: Swami Veetamohananda

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Swami Veetamohananda

 

Je vous ai rencontré plusieurs fois à Saint-Vallier de Thiey, juste au dessus de Grasse, alors que vous étiez invité par la Fédération Française de Hatha-Yoga. 

A chaque fois vous m'aviez impressionné par votre présence, juste le fait d'être là.

Parfaitement immobile, vous dégagiez une aura extrêmement positive et contagieuse, qui illuminait nos matinées et apportait la paix dans nos coeurs.

Je garde de vous le souvenir d'un homme au regard pétillant d'intelligence et de sagesse, à la voix chargée de spiritualité surtout lorsque vous prononciez le mot "pur"avec l'accent de la sincérité. Je garde un très beau souvenir des méditations guidées dans lesquelles vous nous faisiez cadeau d'un soleil de couleur rouge corail... C'était un peu magique, comme tout ce qui touche au Yoga. 

Vous resterez une de mes plus belles rencontre en Yoga.

                                                                                                        Corinne

 

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Ce texte de Swami Veetamohananda me parait dans l'air du temps... 

 

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Disciple initié de Swami Yatiswarananda, Swami Veetamohananda a rejoint l’Ordre Ramakrishna au Centre de Chennai (Madras) en 1961, à l’âge de 20 ans. Il a reçu sannyasa (ses vœux monastiques) en 1971, auprès de Swami Vireswarananda. Après avoir travaillé comme Swami assistant dans les Centres de l’Ordre à Kalady (Kerala) et à Mysore (Karnataka), il a été responsable, à partir de 1986, du Centre de Ponnampet (Karnataka). Puis il a été affecté au Centre de Gretz en France en 1990.

 

Suite à la disparition de Swami Ritajananda, en février 1994, Swami Veetamohananda est devenu président du Centre Védantique Ramakrishna en France. Pendant vingt-cinq ans, il a inlassablement travaillé, en France et dans de nombreux pays voisins, à la diffusion des messages et des valeurs universelles du Vedanta telles qu’en témoignent les vies de Sri Ramakrishna, de la Sainte Mère Sri Sarada Devi et de Swami Vivekananda. Il a inspiré de nombreux chercheurs spirituels par sa présence bienveillante, ses conseils spirituels, ses pujas, ses chants, ses méditations guidées etc. Il a également organisé des séminaires, des cours, l’Université de l’Homme, l’Institut de Recherche et de Pratique du Yoga, la Journée Portes Ouvertes, la Journée Internationale du Yoga, etc...

 Swami Veetamohananda est décédé le 7 novembre 2019.

 

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"La pratique est le cœur du yoga. Le yogi est, en premier lieu, un pratiquant, un philosophe, un théologien et aussi un psychologue, au sens général. Son approche stricte peut être comparée à celle du scientifique dans son laboratoire. Il analyse pour atteindre la Réalité. Il ne peut se satisfaire de théories, de spéculations ou de faits de seconde main. Il considère que le critère souverain de réalisation de la Réalité transcendante ne peut être que son expérience personnelle directe. L'expérience directe est une possibilité ouverte à tous. Tout ce qui est demandé, c'est une dévotion rigoureuse à l'application pratique du yoga.

 

Celui qui essaie de pénétrer profondément dans le yoga, étudie nécessairement les bases intérieures et extérieures sur lesquelles il évolue. Les recherches récentes dans son histoire, sa parité avec les sciences, anthropologie, psychologie, etc., montrent que le yoga est intelligible et qu'il nous unit avec certitude à la Réalité. "

 

Swami Veetamohananda

 

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Le yoga intégral  -  Swami Veetamohananda

 

La vie est une interaction continue entre l’individu et le cosmos, entre la nature intérieure et la nature extérieure. Cette interaction prend des formes variées parmi lesquelles la plus importante est la satisfaction des besoins de l’homme. Bien qu’ils soient illimités, ils peuvent, cependant,être ramenés à trois points fondamentaux : exister, connaître et se faire plaisir. Le monde des objets qui sont autour de nous présente aussi trois propriétés :
Il existe (asti),
Il empiète sur notre conscience (bhati),
Il procure la joie (priyam).

Cette correspondance frappante entre la vie intérieure et le monde extérieur montre une réalité commune caractérisée par l’existence, la conscience et la félicité.

« Cette Réalité ultime absolue » dit Swami Vivekananda « est le but de toute l’humanité, le but et la finalité de toute religion, ce n’est rien d’autre qu’une union avec Dieu ou, ce qui revient au même, avec la divinité qui est la nature véritable de tous les hommes ».

Le but et les méthodes pour l’atteindre forment ce que l’on appelle le Yoga. Le mot « yoga » est dérivé de la racine sanscrite yuj qui signifie «joindre, unir », s’unir à notre réalité, Dieu. La vie de l’homme est difficile. L’agitation de l’esprit produite par le bruit et la précipitation, les responsabilités, les prises de décisions, les excitations émotionnelles - tout cela consomme une grande quantité d’énergie psychique. Il en résulte qu’une personne peut se sentir épuisée, même sans avoir accompli aucun travail physique. Normalement, l’inconscient, qui est le réservoir de l’énergie mentale, régénère cette énergie perdue. Mais parfois, il ne le fait pas. Le refoulement peut l’en empêcher en supprimant quelques-uns des instincts fondamentaux de l’homme. L’incapacité à trouver un idéal ou une motivation appropriés dans la vie, d’ouvrir de nouveaux canaux pour exprimer ses aspirations, ses talents et sa créativité montrent l’inaptitude du mental à se renouveler.
L’inquiétude, la dépression, la fatigue nerveuse et les maladies psychosomatiques sont des signes qui montrent que le renouveau de soi dans le mental ne se fait pas correctement. Nous devons comprendre la nature de la vie et de la conscience. Malgré notre intérêt récent pour les phénomènes extra-sensoriels, les états modifiés de conscience, les biorythmes, les effets kirlian, le bioplasma et les ondes du cerveau, nous avons très peu de connaissances sur le système de l’énergie psychique. Cette énergie psychique n’est pas liée au physique car la fatigue peut apparaître même si nous nous nourrissons correctement.

 

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Il y a deux théories concernant la nature et l’origine de la vie. Les uns, comme les scientifiques modernes, affirment que la vie est dérivée de la matière.
D’autres disent que la vie est un principe primaire, existant par lui-même, répandu partout dans l’univers tout entier et que la matière et le mental en sont les deux manifestations différentes. C’est le point de vue adopté par les védantins. Ils appellent ce principe cosmique de vie prana.  À l’origine, ce mot signifiait respiration, c’est plus tard qu’il a été utilisé pour signifier le principe de vie dans l’homme. Comme l’univers dans sa totalité était reconnu comme un seul organisme, prana en est venu à signifier la force de vie cosmique et vayu (l’air atmosphérique) était souvent utilisé comme son symbole.

L’ Upanishad Chandogya parle de deux absorbants - l’un dans l’homme et l’autre dans l’univers. Chez l’homme, tous les organes sont absorbés(pendant le sommeil) dans le prana. Dans l’univers, tous les êtres sont absorbés (pendant la dissolution cosmique) dans vayu. Le principe de vie,l’individuel et le cosmique, a toujours été considéré comme unique, car le microcosme et le macrocosme étaient supposés construits sur le même plan et prana représentait ce principe unitaire. Mais prana n’a jamais été envisagé comme la Réalité ultime. Les Upanishads disent que prana est dérivé de la pure conscience que l’on appelle Brahman et Atman. Par le prana psychique, le soi individuel contrôle le corps et le mental. De la même manière, par le prana cosmique, Dieu contrôle et dirige l’univers tout entier. Tout comme Brahman est la somme totale de toutes les parcelles de conscience individuelle, prana est la somme totale de toutes les forces de l’univers.
Swami Vivekananda dit : « ... et de toutes parts, tous les mouvements sont les différentes manifestations de ce prana. Ce prana est électricité, il est magnétisme, il se répand dans le cerveau sous forme de pensée. Tout est prana ; il fait se mouvoir le soleil, la lune et les étoiles. Dans prana,nous avons un principe holistique de vie qui unit le corps et le mental, la matière et la vie, sous une direction commune homéostatique. Oui, prana est le système super-homéostatique de l’univers qui gouverne l’existence individuelle aussi bien que l’existence cosmique ».
Chez l’individu, une partie de prana reste à la base de la colonne vertébrale sous une forme dormante appelée Kundalini. La partie restante circule le long de deux canaux principaux, les nadis, appelés ida et pingala. À partir de ces canaux, prana s’infiltre, en quelque sorte, dans l’organisme tout entier, allant librement dans tout le corps et tout le mental, donnant l’énergie et la vie à chaque cellule, à chaque pensée. Les yogis indiens ont découvert que, si l’on maîtrise ida et pingala, le flot de prana dans le corps et dans le mental peut être maîtrisé. Ida et pingala sont les régulateurs homéostatiques de toute la personnalité. Prana est connu chez les chinois sous le nom de Chi et chez les Japonais sous celui de Ki.
Les maîtres de l’ancienne Chine ont dessiné la carte des méridiens, des lignes, le long desquels Chi se déplace dans le corps. D’ après eux, les maladies sont dues au déséquilibre dans le courant de Chi. Ils ont découvert qu’en implantant des aiguilles à certains points de contrôle sur les méridiens, ce courant pouvait être régularisé et les maladies soignées. C’est la base de la pratique de l’acupuncture.
Dans l’Inde ancienne, les médecins ne considéraient pas le corps et le mental comme des entités séparées. Leur science est appelée Ayurveda. Elle définit la maladie comme un ensemble de souffrances de toutes sortes, physiques et mentales. La cause fondamentale de toute maladie estune perturbation du système de l’énergie psychophysique, composé de trois humeurs : vata, (l’air), pitta, (la bile) et kapha, (le flegme). Les autorités médicales mettaient l’accent sur le rôle du mental dans les causes du déséquilibre humoral. Elles avaient une vue holistique de l’homme. Leur conception de la santé a pour nom satmya, ce qui signifie littéralement « être en harmonie avec l’Âme universelle ». La maladies’appelle vikara, c’est-à-dire déviation de l’état naturel ou asatmya, « ne plus être en harmonie avec l’Âme universelle ».

C’est là le point fondamental du Yoga. Sa finalité est l’établissement de swarajya, la suprématie de l’Âme universelle. Pour l’obtenir, le corps et le mental doivent devenir des instruments parfaits de l’Atman. Si le corps et le mental ne sont pas en harmonie, la vie devient difficile et malheureuse.

 

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Cette compréhension a mené au développement d’un système de yoga appelé Hatha yoga. Ce système considère la maladie comme une perturbation dans l’équilibre homéostatique de prana, provoquée par un fonctionnement irrégulier des canaux ida et pingala. Il essaie de rétablir cet équilibre par des postures, le contrôle de la respiration, etc. Il est bon de se souvenir que dans tous les yogas, l’harmonie des fonctions du corps et du mental, appelée aussi intégration de la personnalité tout entière, est considérée comme une première étape.
Dans la Bhagavad Gita, le yoga est défini comme un équilibre qui peut être atteint par la purification du mental, la dévotion à Dieu, l’auto-analyse ou le contrôle des canaux ida et de pingala, cela en fonction du type de yoga que l’on suit. Nous arrivons maintenant au prana cosmique. Comme chez l’individu, il existe dans le cosmos une harmonie naturelle, un équilibre. Les fleuves transportent leur eau jusqu'à l’océan et la pluie la ramène sur la terre. De même, il y a des mouvements périodiques de la terre et des planètes, des courants marins et atmosphérique, des biorythmes et un équilibre de vie dans les plantes, les animaux, les mondes, etc.  L’ Upanishad Katha dit que cet ordre cosmique, cet équilibre, est le travail de prana sous le contrôle de l’Esprit Suprême.
C’est la régulation cosmique de Virat tout entier (l’univers manifesté) que Sri Krishna appelle le yoga divin.

Le mot « yoga » a plusieurs sens. Il peut signifier :
1. Grand appareil (ou armure)
2. Moyens
3. Méditation.
4. Se rassembler (union).


De tous ces sens, c’est celui d’union qui est utilisé le plus largement dans les Écritures Védantiques . Nous avons dit que Krishna l’utilisait chez l’individu et dans le cosmos. Mais il est communément employé pour signifier l’union de l’individu avec le cosmos.
Ainsi, nous savons que l’équilibre chez les êtres vivants est un état de renouveau personnel constant. L’air, l’eau, la nourriture et bien d’autres choses sont nécessaires au renouveau du corps. Ils sont fournis par le vaste processus du renouveau de l’Âme universelle qui a lieu dans l’univers physique. Et pour les utiliser correctement, le corps doit être en harmonie avec le monde extérieur. De même, les idées et l’énergie psychique nécessaires au renouveau du mental sont présentes dans l’univers mental. Mais le premier doit être en harmonie avec le second. De mauvaises habitudes de vie, la haine, la jalousie, la peur, le doute et de mauvaises façons de penser bloquent les canaux de contact entre l’individu et le cosmos aux niveaux physique et mental. Cela est l’unique cause de toutes les maladies mentales et toutes les souffrances.
De la même façon, au travers d’Atman, l’esprit individuel est une partie de Brahman, l’Esprit Infini. C’est l’égoïsme et l’ignorance qui créent la séparation entre les deux. Il en résulte que l’homme est incapable de réaliser la béatitude suprême et de s’accomplir complètement. Le yoga est un essai de suppression des obstacles aux trois plans - physique, mental et spirituel. C’est une discipline intégrale dont la finalité est le développement de l’homme dans son entier. L’homme ne peut pas se développer isolément et le rôle du yoga est de l’intégrer au cosmos dans les trois plans. En fait, la vie de l’homme est vraiment un yoga. Elle est une partie de l’éternel yoga cosmique du Divin qui existe par lui-même.Mais, à cause de l’ignorance, nous continuons à fausser ce yoga naturel en transformant la vie en recherche du plaisir (bhoga).  Bhoga est une injure et un détournement de la nature, c’est vivre en dysharmonie avec une vie plus élevée, en faisant preuve d’une indulgence et d’un égoïsme excessifs. C’est la cause principale de toutes les souffrances de l’homme. Ce que nous appelons yoga n’est qu’un essai conscient pour retrouver l’harmonie naturelle, pour restaurer l’équilibre énergétique en ouvrant le corps, le mental et l’âme aux rythmes du yoga cosmique du Divin.
Cette ouverture peut se faire par le sacrifice de soi, (comme dans le karma yoga), par la maîtrise de soi, (comme dans le Raja yoga), et par l’analyse de soi (comme dans le Jnana yoga).
Notre rôle dans le yoga est uniquement de le pratiquer consciemment. La conscience du soi est tout ce que nous avons à maintenir. Le yoga n’est du yoga que dans la mesure où il est pratiqué consciemment, avec toute notre volonté. Tout ce que nous faisons inconsciemment, que ce soit le travail ou même le japa, n’est pas du yoga. Par exemple, manger, c’est satisfaire un besoin naturel. Mais, si nous mangeons avec la pleine conscience que la nourriture est une forme de prana et sera reconvertie en prana dans notre corps, cette action devient du yoga. Ainsi, chaque activité peut être transformée en yoga en l’accomplissant consciemment et en étant conscient de la relation entre l’individu et le cosmos. C’est cela qui encourage et rend l’homme capable de maîtriser ses désirs et de créer en lui-même la possibilité de réaliser le Divin, même en vivant le plaisir de la vie matérielle.
Donc, en intensifiant notre conscience, nous pouvons intensifier la pratique du yoga. Comment faire ? Il y a deux moyens. L’un est de posséder une aspiration intense ou un désir ardent de se réaliser personnellement. L’autre consiste à étendre la conscience à chaque partie de notre vie.C’est-à-dire, à prendre de plus en plus conscience que nous mangeons, que nous parlons, que nous travaillons, que nous accomplissons tout autre activité normale de la vie de tous les jours.
C’est vrai, il est difficile pour un débutant d’accomplir toutes ces activités, ou même ses pratiques spirituelles, consciemment, avec une pleine conscience du soi. Il peut, au mieux, maintenir, au moins par intermittence, cette sorte de vigilance. Car il est, la plupart du temps, emporté par le courant inconscient de ses pensées. Pratiquer avec une pleine conscience de soi ne devient possible que lorsque l’intellect s’éveille et que la lumière de l’Atman commence à illuminer le mental. Alors le yoga devient pleinement conscient, pleinement dirigé par l’Âme universelle. Sri Krishna l’appelle le buddhi yoga - une nature différente, c’est-à-dire qui est différente du yoga naturel ou de la vie ordinaire. Cela signifie que le yoga est guidé et contrôle par la buddhi, l’intellect, le centre spirituel véritable dans l’homme. Sri Krishna voulait dire que c’est l’étape la plus élevée de chaque yoga. N’importe quel yoga, karma, raja, bhakti ou jnana, accompli avec un intellect éveillé devient du buddhi yoga.

 

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Maintenant il est devenu clair que le yoga peut être de deux sortes : inférieur et supérieur.
Le yoga inférieur est celui qui est pratiqué avec un intellect non éveillé. C’est un essai pour délivrer la conscience des bas instincts et des automatismes mentaux. Le premier pas est la purification du corps et du mental. Un corps soumis à toutes sortes d’habitudes irrégulières estimpur et déséquilibré. De même est un mental habité de pensées impures.
L’un et l’autre doivent être purifiés par des habitudes d’austérité, par la chasteté, le travail désintéressé et l’observation de vertus comme la sincérité et la non-violence. L’étape suivante consistera à harmoniser l’action d’ida et de pingala sous des formes simples de concentration comme la prière, l’adoration, la répétition d’un nom divin, la respiration contrôlée, etc.
Chaque yoga possède son étape inférieure. Le raja yoga a ses yamas (ses vertus), son niyama (sa conduite), ses asanas (ses postures), son pranayama (son rythme de respiration), son pratyahara (le détachement) et dharana (la concentration). Dans la bhakti yoga, elle consiste à servir les fidèles de Dieu, à prier, adorer, etc. Dans le jnana yoga, c’est le travail désintéressé, l’étude des écritures, la discrimination, etc.
De la même manière, chaque yoga possède son étape supérieure lorsqu’ il devient buddhi yoga.
Au stade du yoga inférieur, l’aspirant est presque entièrement dans le royaume de prana. Il est comme quelqu’ un qui est tombé dans une rivière et qui lutte pour se sauver de la noyade. Lorsque le yoga est pratiqué avec une aspiration intense, il conduit à l’éveil de l’intellect, l’aube d’une conscience supérieure. Comme une personne qui se tient debout sur les berges d’une rivière, l’aspirant est maintenant capable d’assister à l’ écoulement de la rivière de prana dans un silence profond. Au stade inférieur, il n’était conscient que de la vie universelle, du prana cosmique,du cycle d’évolution de la vie végétale et animale.
Mais maintenant, au stade supérieur, son intellect s’ouvre à la conscience universelle et il entre sur la voie d’une nouvelle évolution, l’évolution spirituelle. Le renouveau personnel, atteint au travers du yoga supérieur, est le renouveau de prana : le renouveau de l’âme atteint par le yoga supérieur est le renouveau de la conscience. Dans la vie spirituelle, les deux types de renouveau sont importants. Si l’un d’eux est déficient, le progrès spirituel sera ralenti.
La voie du yoga est pleine de hauts et de bas. Dans la vie de tout aspirant spirituel, il existe des périodes de stagnation lorsque la ferveur de sa dévotion diminue. Il s’aperçoit que tout progrès est bloqué. Il trouve peu de joie dans la prière ou la méditation. Il est assailli par le doute. Il se sent désespéré et déraciné. La raison de cette stagnation spirituelle peut être décrite de plusieurs façons.
Pour le yoga, la cause principale, c’est que le centre spirituel est devenu inactif. Et comme il a été dit plus haut, c’est lui qui règle le processus du renouveau en nous.
D’après le Védanta, la personnalité est constituée de cinq enveloppes ou koshas. Chaque enveloppe possède son propre centre de contrôle, connu sous le nom de bindu. Dans la vie du monde, seules, les trois premières enveloppes fonctionnent complètement.
Le centre de contrôle du corps physique se situe dans le cerveau. Celui de prana, l’enveloppe vitale, se tient à la base de la colonne vertébrale. Celui de vijnayamaya kosa, l’enveloppe de l’intellect, est dans le buddhi et généralement senti dans la région du cœur. C’est lui, le centre spirituel. La véritable vie spirituelle ne commence que lorsque ce centre devient actif.
Les centres de contrôle inférieurs sont sous l’autorité des centres de contrôle supérieurs. Lorsque le centre spirituel devient actif, il commence à exercer un contrôle sur les centres inférieurs. Si ce contrôle de surveillance est perdu ou bien si le centre spirituel lui-même devient inactif, le renouveau de l’âme devient défectueux.
C’est la principale cause de stagnation dans la vie spirituelle. Une des principales tâches de la vie spirituelle est de garder ce centre spirituel toujours ouvert et actif. Et pour cela, une aspiration intense est nécessaire.


Une autre cause de stagnation spirituelle est le déséquilibre provoqué dans le corps et dans le mental, par de mauvaises façons de vivre et dépenser. Par l’introspection, il est généralement possible de détecter les facteurs dérangeants. Mais, souvent, quelques fortes émotions ou quelques forts désirs sont refoulés et agissent dans les sombres profondeurs de l’inconscient, là où le mental conscient est incapable de traiter avec eux.
La troisième cause de stagnation spirituelle est celle-ci : comme le feu s’éteint lorsque l’on jette du bois humide sur lui, ainsi également,l’aspiration spirituelle meurt lorsque le mental est envahi par des pensées et des idées négatives. L’homme moderne est sans cesse sollicité par toutes sortes d’idées sans intérêt, d’informations émanant de gens, des journaux, de la télévision, de la radio et des livres. Un mental stimulé à outrance par l’excitation et les distractions perd sa vigueur et sa créativité. Il devient lourd et immobile. Le centre spirituel est alors incapable de l’activer.
Une quatrième cause est un sens constant de culpabilité qui assombrit l’âme et obstrue le centre spirituel. Se condamner comme si l’on était un pécheur sans valeur, inhibe l’aspiration spirituelle. C’est réellement une forme d’échappatoire, une tentative pour éviter la responsabilité de maintenir constant le renouveau personnel du corps, du mental et de l’esprit.
Enfin, il y a une cinquième cause. Quelques aspirants spirituels trop zélés essaient d’intensifier leur prière et leur méditation au-delà de leurs capacités. Ils négligent la nourriture, le sommeil, l’exercice et les autres besoins fondamentaux du corps. Il en résulte un épuisement des énergies mentales et l’aspirant se retrouve sans aucune initiative spirituelle. 

Toutes ces causes de stagnation spirituelle ne sont que les symptômes d’une rupture dans le processus du renouveau de soi. Cela peut être corrigé par une pratique assidue du yoga inférieur dont nous avons parlé plus haut. La compagnie de saints hommes et l’aide d’un instructeur expérimenté sont d’un grand secours pour traverser de telles périodes difficiles.

Tout dans l’univers est changeant. Tout, excepté l’Atman, l’Âme universelle véritable. Notre « moi », ego ou être inférieur, n’est qu’une réflexion de l’Âme universelle dans le mental. Et comme le mental lui-même est changeant et se développe, l’ego n’est pas une entité permanente. Les ego de l’enfance, de l’adolescence, de l’âge adulte et de la vieillesse sont différents. À mesure que nous grandissons, notre ego évolue. Notre passé est jonché des ego que nous avons autrefois appréciés et chéris, pour lesquels nous avons lutté et souffert. La religion nous enseigne comment dissocier l’ego impur et immature et construire un nouveau et rayonnant ego divin, un ego mature, l’Âme universelle.
Pour le Védanta, la suppression des fautes se fait par une simple union de la conscience individuelle à la conscience universelle. Il y a plusieurs façons de l’accomplir. L’une est par le culte samdhya. À l’heure sacrée du crépuscule, le fidèle s’assied seul, face au soleil, symbole de Virat, la vie universelle. Il offre son âme impure, par un rituel simple, au courant de la conscience universelle qui le purifie et l’illumine. Buvant quelques gorgées d’eau, il murmure : « Puisse le soleil (le virat), mon pouvoir de volonté (Manyu) et les Divinités qui président, me protéger de commettre volontairement des erreurs. Puisse la nuit effacer toute faute que j’aurais commise, la nuit précédente par la pensée, la parole, les mains, les pieds, l’estomac et tout le reste. Je m’offre, avec les impressions que mes actions ont laissé en moi, comme un sacrifice dans la lumière de la conscience universelle représentée par le soleil, source d’immortalité ».
Ce rituel peut sembler être pure imagination ou autosuggestion. Mais lorsqu’ il est pratiqué avec une foi profonde par un aspirant sincère, il purifie petit à petit son âme. Même un homme qui vit complètement dans le monde s’apercevra que cela le rend capable de considérer les problèmes de la journée avec un mental frais et une confiance augmentée.
La divinisation du soi par le service aux personnes nécessiteuses et souffrantes devient du karma yoga. Les canaux reliant le soi individuel au cosmos sont obstrués par l’envie, la haine et autres sentiments négatifs chez la plupart des gens. Le karma yoga ouvre un passage dans ces canaux et restaure le contact avec le cosmos. Un pratiquant véritable du karma yoga sent la vie cosmique circuler librement en lui et au travers de lui. Il fait l’expérience émouvante du renouveau de soi continu.
Chaque yoga est un moyen de réaliser le renouveau de soi. Le yogi considère sa propre énergie vitale comme un feu sacrificiel et lui offre toutes ses actions comme sacrifice. Dans la forme tantrique de culte connue sous le nom de puja, le fidèle consume son être inférieur dans le feu de la kundalini par un processus appelé bhuta-shuddhi et il crée une nouvelle âme divine. Le culte mental (manasa puja) s’il est fait avec foi et concentration est aussi efficace qu’un culte externe pour purifier et élever le soi.

Cependant, la meilleure forme d’élévation du soi est la méditation. Si elle est pratiquée correctement, elle barattera l’inconscient tout entier et ouvrira son contenu dans le conscient. Et, en temps voulu, elle brisera et ouvrira la porte de la conscience et plus tard, unira la conscience individuelle à la conscience universelle supérieure. Ainsi elle provoque une élévation complète de la personnalité tout entière.

Lorsque nous nous installons pour méditer, nous devons penser que l’esprit individuel plonge dans le courant lumineux de Sat - Chit - Ananda, Existence - Conscience - Béatitude. Si cette conscience est maintenue tout au long de la journée, nous expérimenterons la joie et la découverte de l’élévation constante de notre âme vers le cœur de la conscience.

Chaque jour, le soleil se lève sur un monde nouveau, car le monde s’élève par lui-même constamment. Mais, seul, l’homme continue à vagabonder dans les chambres obscures de son passé, s’accrochant aux ombres de son soi précédent.

Cela l’empêche de participer au processus incessant d’élévation qui se continue dans la vie universelle. Sans une constante élévation, notre vie devient stagnante, monotone, sans signification.

Par le feu de la prière et de l’adoration, le feu du sacrifice et du service, celui du yoga et de la méditation, permettons à une âme nouvelle de se lever chaque jour, de s’ouvrir aux rythmes de la conscience cosmique.

 

Swami VEETAMOHANANDA 

 

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Cliquez sur le lien ci-dessous pour écouter un entretien dans lequel Swami déclare:

  "... La dimension spirituelle donne la dignité à la posture de Yoga..."

  https://www.youtube.com/watch?v=8yKgFi0k57A

 

A bientôt ! 

                  Corinne

 

 


15/04/2020
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Les grands noms du Yoga : PATANJALI

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 Les Aryens qui commencèrent à pénétrer en Inde vers le début du IIe millénaire avant J-C (date qui reste approximative et controversée) connaissaient-ils déjà, du moins pour certains d'entre eux , une forme de Yoga , quitte à l'appeler d'un autre nom ? Le Yoga ne fit longtemps l'objet que d'une transmission orale et, même après que Patanjali en eut donné, à l'usage des initiés, un premier "aide-mémoire", l'essentiel de l'enseignement continua de se communiquer de bouche à oreille. L'hindouisme tout entier résulte d'une synthèse: entre les éléments âryens  et non âryens, védiques et non védiques. Il en va sans doute de même du Yoga et vouloir le rapporter à une seule source ethnique, sociale ou culturelle serait une erreur. Supposons que la très ancienne civilisation de l'Indus était, non pas "suméro-dravidienne", mais déjà védique.

Certains sceaux de stéatite découverts lors des fouilles de Mohenjo-Daro dés 1921, ont été interprétés et identifiés peut-être un peu rapidement comme figurant les ancêtres du Yoga. On a voulu voir, dans un personnage assis, doté d'une coiffure cornes et entouré de quatre animaux (un éléphant, un buffle, un tigre, un rhinocéros), qui figure sur l'un de ces cachets, l'ancêtre de Siva, maître du bétail mais aussi chasseur farouche et seigneur des yogin. Si cette identification était avérée, cela prouverait que ce dieu et la pratique du Yoga étaient connus des habitants de l'Inde du Nord dés le IIIe millénaire, bien avant les migrations âryennes...

 

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Le plus ancien traité méthodique de Yoga est dû au sage Patanjali, qui aurait vécu au IVe, IIIe ou IIe siècle avant notre ère. Il est difficile de situer très exactement le Yoga-Sutra, de même qu'il es impossible d'affirmer que Patanjali ait existé en tant que personne ou bien en tant que représentant d'un courant de pensée.

Ce qui est certain, c'est qu'il a coordonné et codifié un ensemble traditionnel de techniques ascétiques et contemplatives, appelé "Râja -Yoga" (Yoga Royal), en les intégrant à la philosophie du Samkhya, un des 6 points de vue sur la Réalité ultime et modes d'approche de celle-ci. (Il aurait aussi écrit le Nataraja Stotram, "Hymne à Natarâja" Shiva roi de la danse°.

"Il n'y a pas de Connaissance comme le Sâmkhya, pas de pouvoir comme le Yoga."

"Du Yoga naît la Connaissance, de la Connaissance naît le Yoga. Pour qui possède Yoga et Connaissance, il n'y a rien d'autre à obtenir."

Les Sûtras se présentent comme une suite de sentences très condensées que les élèves apprenaient par coeur; Les Yoga-sûtra sont des commentaires écrits qui rendent la compréhension des sutras moins ardue pour l'élève en Yoga.

Les 196 aphorismes de Patanjali sont répartis en quatre sections :

-La première expose la nature et le but du samâdhi (la conscience profonde, l'Etat d'unité)

-La seconde s'occupe de la pratique sâddhana et des moyens pour atteindre ce but

-La troisième  est consacrée aux pouvoirs supranormaux vibhûti (pratique amenant à des états de conscience supérieurs)

-La quatrième traite de l'isolement libérateur kaivalya, stade ultime de la réalisation yogique comme de la voie du sâmkhya (la libération)

Tout au long des Yoga-sûtra, le terme Yoga a moins le sens d'"union", que celui d'"effort" ordonné pour atteindre la Délivrance, par le contrôle des différents éléments psychosomatiques de la nature humaine.

La connaissance que prônent les Yoga-sûtra  n'est pas purement intellectuelle comme celle du sâmkhya, mais expérimentale et transformatrice.

Le Yoga est la coordination, l'unification des différents éléments du psychisme humain, comparés à des chevaux fougueux qui seraient disciplinés et attelés à un même char.

 

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Depuis des millénaires, la pratique du Yoga a pour but la liberté: se libérer de la loi du Karma ou loi de la cause et de l'effet, se délivrer des entraves de la condition humaine en devenant un Jivan Mukta, un éveillé vivant.

"Le feu du Yoga brûle rapidement, complètement cette cage, qui constitue le mal. D'où connaissance claire, immédiatement réalisatrice du nirvâna ( cessation du devenir, de l'existence conditionnée)."

-"Le yoga est l'arrêt des modifications du mental" 

Selon Patanjali les modalités du psychisme sont:

1- La connaissance juste résultant de trois moyens : perception directe, inférence, témoignage valide (écritures sacrées)

2-La connaissance fausse, incluant toutes les erreurs de perception, illusions...

3-L'imagination, distincte de la vérité et de l'erreur car le mot ou l'idée ne s'appuie sur aucun objet réel

4-Le sommeil profond

5-La mémoire 

C'est la totalité de ces fonctionnements que le Râja-yoga se propose d'"arrêter" par une pratique intense, accompagnée de détachement par rapport à tous les objets sensoriels et mentaux, poursuivie avec " ferveur, persévérance, de façon ininterrompue et pendant longtemps.

Patanjali considère qu'il ne suffit pas, pour se rendre maître de l'esprit, d'en contrôler les activités conscientes; A quoi bon essayer d'épurer le contenu de la conscience tant que les tendances inconscientes n'ont pas été neutralisées et asséchées ? Pour acquérir la domination sur l'esprit tout entier (conscient et inconscient) et stopper net le flux transmigratoire, il existe une méthode, un moyen d'action que Patanjali nomme Ashtânga-yoga , "Yoga à 8 membres". (a ne pas confondre avec l'ashtanga vinyasa yoga qui est un yoga dynamique)

 

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-Les membres externes:

Les deux premières étapes constituent le fondement préalable à toute pratique yogique. Si cette base n'est pas sûre, la pratique ultérieure risque d'être instable, interrompue ou pervertie.

1- Yama ( Les refrènements ou les règles de vie dans la relation aux autres)

2- Niyama ( Les observances ou les règles de vie dans la relation à soi-même)

3-Asana ( la prise de posture)

4-Prânâyâma (la discipline du souffle)

5-Pratyâhâra ( l'écoute intérieure ou retrait des sens )

-Les membres internes:

6-Dhâranâ ( l'exercice de la concentration)

7-Dhyâna (la méditation)

8-Samâdhi (l'état d'unité)

 

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De nombreux obstacles peuvent survenir sur la route empruntée par l'élève en Yoga, les Yoga-sûtra en énumèrent neuf:

"La maladie, l'abattement, l'indécision, la négligence, la paresse, la sensualité, l'erreur de jugement, l'incapacité de maîtriser une étape quelconque de la concentration ou de se maintenir au niveau atteint (par manque de stabilité). Patanjali recommande de toujours se concentrer sur une seule chose à la fois, de développer la bienveillance envers les êtres heureux, la compassion envers ceux qui souffrent, la sympathie joyeuse envers les bons et l'indifférence envers les méchants...Enfin, lorsqu'on se sent envahi par des tendances négatives, il conseille de développer la pensée contraire.

 

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Des mythes racontent que Patanjali serait venu du ciel pour incarner le Yoga sur terre. Il aurait atterri sous la forme d'un serpent dans les mains d'un sage et se serait transformé en petit garçon, répondant ainsi aux prières du sage qui demandait aux dieux de lui donner un fils...
Certaines légendes disent qu'il est devenu Adinâga, le serpent primordial, la partie inférieure de son corps étant celle d'un serpent sur laquelle repose le grand dieu Vishnu.

 

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"L'isolement est l'établissement de l'énergie de la conscience dans sa propre nature".

Le samâdhi suprême et l'état de délivré vivant...L'état de Jivan-mukta est au delà de la condition divine comme de la condition humaine. Un tel être a quitté le temps, il n'a plus d'histoire. Immergé dans un océan de conscience homogène, il n'éprouve plus aucun bonheur ni malheur comme "siens". Sans attache, sans peur, sans désir, il ne ressemble à personne et pourtant ne voit personne comme séparé de lui. En chaque être, en chaque chose, sous le jeu miroitant de la multiplicité, il discerne le substrat universel et immuable, la saveur unique, Brahman.

 

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Voici les ouvrages consultés et dont sont tirés les textes de cet article sur Patanjali.

 

A bientôt ! 

                   Corinne


10/01/2023
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Jacquie Bouisset, une figure emblématique du Hatha-Yoga

 Je tenais à rendre hommage à cette belle ambassadrice du Yoga...

 

C'est une chance et un véritable plaisir de rencontrer Jacquie. 

Son accueil est sincère, on sent qu'il vient du coeur, qu'elle a grand ouvert comme la porte de sa maison.

Dés les premiers instants, j'ai su que son enseignement était rare et précieux.

Jacquie va à l'essentiel, elle est en Yoga, les mots sont justes, le regard est bienveillant, les postures classiques offrent l'espace nécessaire à l'intériorisation .

Tout devient simple et facile lorsqu'elle vous guide, car Jacquie fait partie de ces êtres qui rendent belle la vie ...

Elle est la voie à suivre, celle de l'espoir en l'avenir.  

Jacquie est une femme pétillante de vie, elle est ici et maintenant, nulle par ailleurs, solidement ancrée, parfaitement équilibrée... Elle respire la joie de vivre.

Je suis très admirative de la belle personne que vous êtes Jacquie, et quand je serai grande j'aimerais beaucoup vous ressembler !

 

 

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Jacquie, Khouloud et moi !

 

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Vidéo de Jacquie:  Cliquer ici

 

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 A bientôt !

                  Bel été à tous , en Yoga !

                                                             Corinne

 

 


18/10/2021
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Mantra de guérison

 

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Ce mantra est dédié à Shiva dieu du Yoga qui par sa danse cosmique rétablit l'équilibre en détruisant l'ignorance et l'illusion au profit de la connaissance qui mène à l'état d'Unité.

Au milieu du front entre les deux sourcils Shiva possède un 3ème oeil, siège du  6ème Chakra "Ajna Chakra" le centre de commandement.

Ce troisième oeil se situe au delà des sens, il est le siège de la sagesse et de la spiritualité qui ouvre sur le monde intérieur.

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Le Rudra mantra ou Tryambakam mantra est un des plus beaux et des plus puissants mantras de l'hindouisme. En sanskrit, datant de l'époque védique, il nous vient des temps anciens de l'Inde et résonne superbement à nos oreilles.

Comme tous les mantras il a une portée mystique, une force spirituelle d'énergie pure qui agit à la fois sur le mental, les émotions et le corps physique. C'est un mantra moksha, un chant de libération très puissant, dans d'autres traditions on dirait qu'il est miraculeux.

 "Réaliser la conscience qui n'est jamais née ni ne mourra".

Le Mahamrityunjaya mantra est un mantra d'éveil de la conscience, de purification karmique et de guérison.

 

ॐ त्र्य॑म्बकं यजामहे सु॒गन्धिं॑ पुष्टि॒वर्ध॑नम् ।
उ॒र्वा॒रु॒कमि॑व॒ बन्ध॑नान् मृ॒त्योर्मुक्षीय॒ मा ऽमृता॑त् ।

 

Oṃ tryambakaṃ yajāmahe
Sugandhim puṣṭivardhanam
Urvārukamiva bandhānan
Mṛtyormukṣhīya māmṛtāt

 

Nous honorons celui qui a trois yeux
Qui est parfumé, qui fait croître tout ce qui existe.
De même que le concombre est délivré de son lien,
Que je sois délivré de la mort
Et que je ne sois pas séparé de l’immortalité

 

 

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Je vous propose cette version du Maha Mrityunjaya Mantra du Rig Veda chanté par Anandamayi Ma

Pour écouter ce merveilleux mantra cliquez sur le lien ci-dessous:
https://www.youtube.com/watch?v=NrtJnvHW2t4

A bientôt !

               Corinne


19/04/2020
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De la terre vers le ciel ... Précieux sentiment d'élèvation spirituelle.

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Bien plus que le Palace of  Holyroodhouse, résidence officielle de la reine à Edimbourg, nous avons aimé l'ambiance des ruines majestueuses

et romanesques de son abbaye... 

 

Durant notre voyage en Ecosse, un certain mystère nimbait les édifices souvent en ruine, que ce soient des châteaux où des églises datant du moyen âge, témoins intemporels des siècles passés...

Toute l'histoire d'un peuple avec sa culture, ses croyances, ses batailles, ses victoires et ses défaites,

qui nous ont fait penser à "L'an Mil" magnifique chanson de Michel Sardou.

 

Des cathédrales crevant le ciel comme des épées,

Des forêts noires que des sorcières ont envoûtées,

Des chevaux fous et des milliers de races humaines,

Lancés sur nous, du plus profond de la bohême.

 

Des crucifix dressés pour garder les campagnes,

Des abbayes posées au sommet des montagnes,

Des rois enfants conduits par des femmes inhumaines,

Des rois méchants, soufflant la fureur et la haine.

 

Et tout là-haut un dieu colère,

Qu'on ne sait comment apaiser,

Un dieu du fond de l'univers,

A des années de voie lactée,

 

C'était la fin du millénaire,

Aux horloges de la chrétienté,

L'apocalypse avant l'hiver,

L'arrivée du Dies Irae.

 

Des fumées noires au ciel assassinent l'été,

Des villes sombres emmurent des hommes prisonniers,

Des peurs obscures nous viennent des autres races humaines,

Des bruits d'armures résonnent encore au fond des plaines.

 

Des crucifix brisés rouillent en haut des montagnes,

Des abbayes se changent en maison de campagne,

Des peuples enfants gaspillent la dernière fontaine,

Des peuples fous répandent la fureur et la haine.

 

Et tout là-haut un dieu colère,

Que nous avons tous oublié,

Prépare du fond de l'univers,

Un rendez-vous d'éternité.

 

Bientôt la fin du millénaire,

Va crucifier la chrétienté,

L'apocalypse avant l'hiver,

L'arrivée du Dies Irae.

 Pour écouter cette chanson, cliquez sur le lien ci-dessous:

https://www.youtube.com/watch?v=6rwwC1JAne4

 

Aujourd'hui les historiens s'accordent pour dire que les prétendues prophéties apocalyptiques de l'an mil sont plus proches d'une invention romantique qui se serait développée des siècles plus tard

que d'une véritable terreur de fin du monde.

L'an mil désignerait plutôt une période autour du X ème siècle en Europe , où l'essor économique et spirituel de la Chrétienté se traduit par la construction d'un "blanc manteau d'églises" sur le vieux continent.

A partir du X ème siècle l'ère Chrétienne devient un repère chronologique.

Cependant cette période de l'histoire reste liée à l'obscurantisme et à la violence qui en découle.

C'est la période des grands pèlerinages, de la réforme grégorienne et des croisades car l'installation des Arabes en Espagne en 711 est interprétée comme un signe avant coureur de la fin du monde.

Le moyen âge s'accompagne d'un désir urgent de pénitence avant de paraitre devant Dieu, tandis que les grandes famines, et la peste qui anéantissent le peuple font figure de jugement divin.

A partir du Xème siècle, "le mal ardent" ou "feu de St Antoine" cause la mort de milliers de personnes, dont certaines considérées comme possédées par le diable  sont brûlées vives ou exécutées sur la place publique.

Cette peste "L'ergotisme" est provoquée par un champignon parasite qui se trouve plus particulièrement dans le seigle à base de la fabrication du pain. La maladie provoque des crises semblables à l'épilepsie, des délires, des convulsions, des troubles hallucinatoires...Il n'en faut pas plus pour la qualifier de punition divine.

Certains n'hésitent pas à prédire selon des signes et évenements surnaturels, tels que les tremblements de terre ou le passage d'une comète dans le ciel...le retour de Satan sur terre.

D'où l'avènement du Dies Irae, hymne liturgique d'inspiration apocalyptique.

 

Saint Giles's Cathedral, à Edimbourg.

1120 période normande, pour les 4 piliers centraux. Elle fut brûlée au XIIème siècle et reconstruite au XVème siècle.

Les chevaliers de l'ordre du Chardon, fondé au IX ème siècle s'y réunissent encore chaque année.

C'est une magnifique cathédrale !

 

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Saint Machar Cathédral à Aberdeen.

La plus ancienne cathédrale en granit du monde.

Elle fut construite au XIIème siècle sur les ruines d'une église du VIème siècle.

 

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La Cathédrale d'Elgin "La lanterne du Nord"

Erigée au XIIIème, elle fut incendiée en 1390 par le comte de Badenoch, furieux d'avoir été excommunié

Rebâtie, puis dévalisée et laissée à l'abandon après la Réforme en 1560, avant que la tour centrale ne s'effondre en 1711.

Il ne subsiste que de majestueuses ruines.

 

 

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La Cathédrale de Saint Andrew fut jadis le site le plus impressionnant du pays.

La ville aussi ancienne qu'Edimbourg, fut longtemps le centre religieux de l'Ecosse, car elle détenait une relique de St André rapportée de Grèce au IV ème siècle par St Rule.

St Rule's tower seule rescapée d'une église du XIIème siècle (157 marches: vue panoramique !)

Sur ce site s'érigea la plus grande Cathédrale d'Ecosse. Consacrée en 1318 elle reflétait l'importance de la cité.

Condamnée par la Réforme, elle servit de carrière de pierres...

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                                                                   A bientôt et Joyeux Noël !

                                                                                                       Corinne.

                                             


13/03/2020
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