DUSSEHRA
DUSSEHRA qui célèbre la victoire du bien sur le mal.
Victoire du prince Râma sur le démon Râvana. Le Râmayâna aurait été écrit en langue sanskrite il y a environ 3000 ans par un poète de génie nommé Vâlmîki, précédant de quelques siècles le Mahâbhârata l’autre grande épopée indienne. Le Râmayâna raconte l’histoire ou la marche de Râma et de son épouse Sîta.
Râma : Celui qui charme, nom du prince d’Ayodhyâ, autre nom du Brahman, la Réalité Suprême, avatar du dieu Vishnu (le conservateur du monde).
Sitâ : La fille de la Terre, épouse de Râma, incarnation de la déesse Lakshmi épouse de Vishnu.
Ils représentent le couple parfait.
Dans le nord de l’Inde sont données des représentations mettant en scène la légende du Râmayâna. A la fin de la représentation, destruction à coups de pétards et de feux d’artifices d’un grand fantoche du diable Râvana à 10 têtes.
Dans l’est de l’Inde on s’adresse à la déesse Durga, celle qui a 10 bras et une arme différente dans chaque main et qui terrassa le démon –buffle Mahisasura.
Durgâ : la déesse « difficile à atteindre », la Terrible, la Noire Kalî, la Féroce, déesse de la guerre… En elle se manifestent plusieurs aspects de la puissance divine. Durga (la meurtrière) qui tua de son trident ou de sa lance le démon-buffle. A un moment du devenir universel, les asuras, adversaires traditionnels des dieux brahmaniques, réussissent à s’emparer de l’Olympe et en chassent les occupants légitimes. Les Dieux en sont réduits à « errer sur la terre, comme de simples mortels » : l’Univers s’en trouve déséquilibré et ce serait le devoir de Vishnu (le Dieu conservateur du monde) d’intervenir. Cependant, soit qu’il soit l’un des dieux vaincus par les asuras, soit qu’il n’estime pas les circonstances favorables à l’une de ses « descentes » (avatâras) sur terre, le Gardien du monde n’intervient pas. C’est Durgâ qui va le faire. Seule, elle affronte les asuras, les anéantit et vainc enfin en combat singulier leur chef qui n’est autre qu’un buffle sauvage.
La déesse Durga est l’émanation de tous les dieux : chaque dieu a laissé sortir de lui-même sa propre puissance (shakti) et, de la fusion de ces multiples manifestations naît une Mahâ-shakti (grande puissance) qui est constituée de ce qu’il y a de meilleur en chaque divinité. D’où sa suprématie et donc le fait qu’après sa victoire elle est reconnue par Indra (roi des dieux) et les siens comme Souveraine et Protectrice (Jagad-dhâtrî, « Celle qui soutient le monde »).
Si Durgâ boit avant le combat, c’est qu’elle est seule pour affronter une armée entière ou un adversaire unique mais doté d’une force physique supérieure à la sienne et de pouvoirs magiques exceptionnels. Le buffle sauvage a la faculté de changer de forme à volonté, ainsi Durgâ affronte successivement un lion, un éléphant, un homme…
Les cérémonies de Dashaharâ réunissent des foules immenses. Des images de la déesse sont confectionnées dans les familles, les quartiers, les villages. Elles sont vénérées et représentent la manifestation la plus importante du Tantrisme qui par-delà les sectes, touche les grandes masses de population dans l’Inde moderne. Dans les campagnes, le 10e jour commémorant la victoire, après le coucher du soleil, les hommes et les femmes vont dans la forêt et se livrent à la bacchanale nocturne. Le culte de Durga symbolise la suprématie de la divinité féminine, la Mère, sur les dieux impuissants à vaincre le démon. De plus le culte de Durga revêt un rôle social, la déesse de la guerre étant particulièrement appréciée de la caste des Kshatrias, les soldats, les guerriers, qui entamaient à l’époque leurs campagnes militaires au 10e jour de la fête, juste après les sacrifices.
C’est une cérémonie d’hommage dans tout le pays à Durga et Râma qui domptent vaillamment les forces du mal.
A bientôt !
Corinne
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