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Le Veda d'hier et d'aujourd'hui


Le Veda d'hier et d'aujourd'hui

 

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L'Hindouisme trouve ses origines dans un ensemble de textes sanskrit appelé Veda "le savoir".

Des révélations composées à l'arrivée des invasions aryennes au XV ème siècle et achevé aux alentours du VIII ème siècle avant notre ère.

Durant trente siècles le veda se transmet oralement jusqu'au VIème siècle avant J-C où apparaît le canon védique:

- Le Rig Veda, le Veda des hymnes.

- Le Yajur Veda, les formules sacrificielles

- Le Sâma Veda, recueil de mélodies

- L'Atharva Veda, spéculations philosophiques

D'autres textes viennent le compléter dont les Upanishads, axées sur la quête d'une sagesse qui puisse supprimer la souffrance.

Plus tard viendra la Bhagavad-gîta, le chant du bienheureux.

 

Le Veda tente d'expliquer la naissance du monde, en créant des mythes qui émergent toujours du même schéma: d'une situation pré cosmique va émerger une organisation stable et hiérarchisée des êtres.

Il a pour vocation  de répondre aux questions sur l'existence même de Dieu avant la création, de l'unité de la réalité, du chaos des origines, du désir, ou encore de la valeur donnée à l'ascèse.

Le Veda propose un ordre cosmique en deux dimensions:

- Le Dharma, la loi en soi

- Le sacrifice, les rituels et la parole sacrée.

 

Enfin ces textes instituent une organisation sociale indienne divisée en quatre castes:

-Les Brahmanes

-Les Guerriers

-Les Laboureurs

-Les Serviteurs

 

Aujourd'hui encore,les hindouistes considèrent que les textes Védiques sont à la source de toutes les connaissances, religieuses, philosophiques, scientifiques et artistiques de la civilisation Indienne.

 

Ce qui revient à nier toute influence provenant des Jaïns, des Bouddhistes, des Musulmans...et même des Britanniques.

La société hindouiste est divisée en castes, elle est aussi dualiste : d'un côté il y a la lumière et de l'autre l'obscurité, d'un côté il y a les Arya des hommes pieux qui honorent le dieu guerrier Indra et de l'autre les impies, les Dasyu , d'un côté les bons de l'autre les méchants...

Quand au XIX ème siècle les Européens s'intéressent à l'hindouisme, ils ne prennent pas la mesure du caractère religieux de ces textes et transforment la dualité des contraires en opposition ethnique et raciale.

Les guerriers Arya blancs contre les Dasyu noirs. C'est ainsi que le mythe Aryen est né, et rien ne pourra rétablir la vérité. Ces divagations vont  malheureusement inspirer le III ème Reich et mener le monde vers la 2ème guerre mondiale sur fond de nationalisme exacerbé.

Une simple erreur d'interprétation...Et c'est la guerre !

 

Cela fait maintenant deux mille ans que le Mahâbhârata raconte comment les dieux essayèrent de restaurer le Dharma en se débarrassant des Hommes. L'Inde quant à elle semble toujours être à la recherche du Dharma, l'ordre du monde.

Les évènements tragiques que nous venons de vivre , que nous vivons encore en France , l'état d'urgence, le terrorisme...toutes ces personnes assassinées m'ont fait penser au champs de bataille du Mahâbhârata et, à la Bhaghavad-Gîta, texte fondamental de la philosophie indienne qui a le courage de soulever des questions essentielles sur la vie, l'action, la connaissance de soi, Dieu...

 

Le Mahâbhârata, c'est La grande Epopée de l'Inde ancienne qui demeure vivace dans l'inconscient collectif, car elle est universelle et malheureusement toujours d'actualité partout dans le monde.

A l'origine était-ce le reflets des affrontements entre les Arya et les tribus autochtones au IIème millénaire avant notre ère, ou une réaction face à l'avènement du Bouddhisme au VI ème siècle avant J-C ?

On ne saurait le dire. En tout cas, c'est le livre le plus important de la mythologie Indoue, fondé sur un évènement probablement historique: une guerre fratricide qui aurait eu lieu vers le XIVème siècle avant J-C.

Cette galaxie littéraire fut amenée à la vie par un illustre poète de l'Inde traditionnellement appelé Vyâsa. Il se transmit oralement puis fut écrit en sanskrit et traduit dans de nombreuses langues Indiennes.

Il raconte l'histoire des Pândavas et des Kauravas, deux clans de la caste guerrière qui menés par le destin s'opposent l'un à l'autre.

Des deux côtés évoluent d'indomptables combattants qui se plient à la loi de la vertu ou s'en écartent, ils suivent ou transgressent le code d'honneur de leur caste.

A propos d'une question d'héritage, le conflit s'aggrave. Des forces immenses s'affrontent, l'Inde ancienne se mobilise, les farouches guerriers choisissent leur camp. Qui l'emportera?

Le Mahâbhârata , avec ses héros humains et ses dieux raconte l'histoire du monde. Témoin universel des choix humains et de la responsabilité individuelle, il est porteur d'un message éternel: l'Unité de l'Humanité. 

 

Le Mahâbhârata, c'est aussi le récit symbolique de la création de l'Univers:

Brahmâ le créateur du monde, ordonne aux dieux de prendre naissance sur terre pour rétablir le Dharma, l'ordre cosmique.

Toutes les créatures respectait le Dharma avant que les assuras, les démons ennemis des dieux (de mauvais esprits) naissent de femme de Roi, et envahissent la terre de leur puissance démoniaque. Depuis, les guerres se succèdent pour des prises de pouvoir personnel et non pas pour le bien du peuple.

C'est ainsi que le grand roi Shântanu (l'apaisant), prit pour femme la déesse Gangä. A la suite d'une malédiction, cette dernière du jeter au fleuve les enfants de leur union ( les 8 Vasus). Mais, le 8ème enfant survécu: Devrata. Il devint par la suite Bhîshma qui renonça au trône, fit vœu de chasteté et reçu la faculté de pouvoir mourir quand il le voudrait.

En seconde noce, le roi Shântanu épousa une fille de pêcheur, Satyavatî. Ils eurent un fils Chitrângada qui ne régna pas longtemps car il fut tué par son égo, une créature des nuages.

C'est donc Bhîshma héritier de la Dynastie Lunaire qui régna à la demande du peuple.

Bhîshma est le véritable ancêtre.

Krishna est l'ami idéal d'Arjuna et le 8ème avatar de Vishnu.

Vishnu est le seigneur suprême, manifestation de Bhraman.

 

Si le Mahâbhârata est considéré comme le 5 ème Véda et fait partie de la Smrti (la tradition), au cœur du récit se trouve la Bhagavad-Gîta, le chant du Bienheureux seigneur, qui  s'inscrit dans la Sruti (la révélation) des textes védiques.

Il s'agit du texte le plus vénéré des écritures hindoues dans lequel sont présentés les devoirs religieux des différentes castes sous la forme d'un dialogue entre le guerrier Arjuna et le dieu Krishna.

La Bhagavad-gîta est un hymne au "yoga impérissable "qui distingue trois modes d'accès à la Réalité suprême: par l'action désintéressée (karma-Yoga), par la dévotion aimante (bhakti-yoga) et par la connaissance métaphysique (jnâna-yoga). L'harmonie et l'équilibre entre ces trois yoga mène au "yoga royal", le râja yoga.

Cet "Évangile" de l'hindouisme souleve la question suivante: L'action est-elle incompatible avec la perfection spirituelle?

C'est la question que pose le prince Arjuna dans un contexte épique et guerrier, à Krishna l'incarnation divine, juste avant la bataille entre les deux clans âryens issus d'une même famille consanguine. A la pensée de devoir tuer les membres de sa propre famille, le héros est submergé par l'angoisse, et cherche à se dérober au combat.

 

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C'est à ce moment que Krishna commence à enseigner le Karma Yoga à Arjuna, en mettant en lumière les qualités du yogui :

-Protéger le droit et accepter sans défaillance l'enjeu de la bataille.

-Le champion est l'espoir principal d'une juste cause, il ne doit pas la déserter à l'heure de la crise ou du péril.

-L'homme éclairé ne ressent ni pitié ni chagrin envers lui même et envers les autres.

-L'action doit être désintéressée, il faut accomplir ce pour quoi on est destiné.

-Rester lucide en se désintéressant des choses matérielles.

-Rester volontaire, courageux et intelligent.

-L'âme du yogui est entièrement dévolue au Divin.

-Le yogui ne tient plus compte des écritures sacrées.

-Le yogui n'éprouve plus de désir.

-Le yogui doit vivre libéré de toute réaction, en yoga.

-La force du mental: La pure conscience.

 

Krishna, dieu incarné, chef du Clan Yâdava et parent des Kuru, impartial, offrit un choix aux deux partis opposés:

-Duryodhana choisit d'avoir pour lui la puissante armée de Krishna.

-Krishna entra lui-même dans l'autre camp en tant que conducteur de char d'Arjuna.

Les deux armées sont rassemblées sur le champ de bataille de Kurukshestra pour se livrer une lutte sans merci.

 

J'espère vous avoir donné envie de découvrir la suite de leurs aventures...

Il y a un moment, où la diplomatie n'est plus de mise et où la guerre est inéluctable, ces récits qui oscillent entre la mythologie et l'histoire ancienne, sont incroyablement modernes, et collent malheureusement à la réalité que nous vivons actuellement dans notre monde moderne.

 

Pour aller plus loin, je vous conseille :

 

-Le Mahâbhârata, conté selon la tradition orale, selon Serge DEMETRIAN- Albin Michel- collection spiritualité vivante.

-La Bhagavad-Gîta présentée et commentée par SHRÏ AUROBINDO même éditeur, dans la même collection-

 

 

Bibliographie:

 

-Hors série -Le Point- L'esprit des civilisations: l'Inde

-Le Yoga- Que sais-je ? Pierre Feuga et Tara Michaël

-Les voies du Yoga- Tara Michaël

 

Les ouvrages cités ci-dessus sont présentés en détail dans la rubrique: Mes lectures de Yoga.

 

Merci à vous de m'avoir lue ! A bientôt.  Corinne

 

 

 

 

 

 

 

 

 


24/07/2016
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