Comprendre les phases respiratoires.
Comprendre les phases respiratoires
"De même qu'un lion ou un tigre ne sont domptés que progressivement, de même le souffle doit être contrôlé par degrés, lentement, autrement il tue le sadhaka lui- même."
Manuel classique de Hatha -Yoga Pradipika
La respiration est composée de trois éléments, l'inhalation , l'exhalation et la phase transitoire entre ces deux actions, la rétention du souffle.
L'inhalation:
Lorsque vous inspirez, vos poumons s'emplissent d'air, l'oxygène passe dans le corps et lui fournit un ingrédient vital. L'afflux d'air dans les poumons est plus ou moins automatique, une fois l'air expiré, l'inhalation se fait sans effort, naturellement.
L'exhalation:
Lorsque vous expirez le flux d'air de vos poumons, votre corps rejette des toxines tels que le dioxyde de carbone. Les poumons agissent comme des organes d'excrétion.
Pour les yogis, l'exhalation élimine également les impuretés du mental.
La rétention:
La phase transitoire entre l'inhalation et l'exhalation , mais aussi entre l'exhalation et l'inhalation.
Lorsque vous inhalez et retenez votre respiration, le taux d'échanges gazeux dans vos poumons croît sous l'effet de l'augmentation de pression. Davantage d'oxygène passe de vos poumons dans votre circulation sanguine. En même temps, plus de dioxyde de carbone et autres rejets gazeux passent de votre sang dans vos poumons, prêts à être éliminés par l'expiration. La pause qui suit l'exhalation constitue également une rétention avant l'inspiration.
L'échange gazeux:
L'adulte moyen au repos respire entre 15 et 18 fois par minute. Chaque inhalation emplit les poumons d'un demi litre d'air environ, à chaque expiration une quantité égale d'air est expulsée.
L'air inspiré est composé d'environ : 79% de nitrogène, 20% d'oxygène et 0,04% de dioxyde de carbone, de traces d'autres gaz et de vapeur d'eau.
L'air expiré contient la même quantité de nitrogène, mais seulement 16% d'oxygène et 4% en plus de dioxyde de carbone.
Le changement le plus significatif entre l'inspiration et l'expiration est donc cet échange de 4% d'oxygène contre 4% de dioxyde de carbone.
L'oxygène contenu dans l'air que vous inhalez passe dans vos capillaires à travers les fines membranes poreuses de vos alvéoles. Simultanément, le dioxyde de carbone contenu dans le sang se déplace vers vos alvéoles pulmonaires pour être expiré.
Le sang oxygéné dans vos poumons voyage vers le coeur où il est envoyé partout dans votre corps par un système de pompe afin de fournir de l'oxygène et des nutriments à chaque cellule, où il vient collecter dans un même temps les déchets gazeux du métabolisme, dont le dioxyde de carbone, qu'il emmène vers vos poumons, pour qu'ils soient exhalés.
Par l'attention portée à sa respiration, le Yogi prend conscience de l'alternance, du mouvement cyclique qui caractérise la vie tant au niveau du microsome qu'au niveau du macrocosme et, qui se manifeste par une oscillation, une vibration, un changement périodique entre inspiration et expiration.
Le Yogi commence par respirer lentement et régulièrement en s'appliquant à ce que chaque expiration et inspiration soient les plus longues et les plus profondes possibles, avec patience et sans forcer.
Puis il fait suivre chaque expiration et chaque inspiration d'un bref moment de rétention.
Il existe plusieurs techniques de Prânâyâmas.
Le Yogi dispose de plusieurs techniques qui vont l'aider à ralentir puis à contrôler son souffle:
Le contrôle de l'entrée de l'air sur l'inspiration: Puraka
Le contrôle de la sortie de l'air sur l'expiration: Rechaka
Le contrôle de la rétention de souffle, Kumbhaka, est l'élément essentiel du prânâyâma.
Après une inspiration complète : antara Kumbhaka
Après une expiration complète: baya Kumbhaka
Le but de cette discipline du souffle est d'accroître la durée de cet espace de rétention, de ce vide, pendant lequel l'Homme échappe à la dualité de l'inspiration et de l'expiration.
Les prânâyâmas sont accompagnés de verrous musculaires, les Bandhas :
Jiva-bandha ligature au niveau de la langue
Jâlandhara- bandha ligature au niveau de la gorge
Uddîyâna- bandha ligature au niveau du diaphragme
Mûla-bandha ligature au niveau de l'anus
Le contrôle du souffle est comparé à l'apprivoisement du lion car s'il n'est pas pratiqué correctement, il peut provoquer de sérieux troubles. Ce qui importe n'est pas la durée de rétention du souffle, mais le laps de temps durant lequel il est possible de se retenir sans éprouver de sensation de suffocation.
Celui qui s'applique à respirer lentement, régulièrement, consciemment amène la calme dans son esprit.
Car le but premier du Prânâyâma n'est pas la maîtrise de la respiration mais celle de l'activité mentale.
"L'air tisse l'Univers, le souffle tisse l'Homme" Sagesse Indienne.
Sources:
-Yoga et Symbolisme de Shri Mahesh
-Les voies du Yoga de Tara Michaël
-L'Art de la respiration de Swami Saradananda
A bientôt !
Corinne