VOYAGES EN EQUILIBRE...

Méditation juillet 2016


Comment aider ceux qui souffrent ?

Partout dans le monde des gens prient pour Nice et ses victimes.  

 

 

WP_20160724_015.jpg La Baie des Anges n'a jamais si bien porté son  nom. Ce dessin  anonyme peint sur la promenade envoie un message à toutes les victimes innocentes, et plus particulièrement aux enfants.     

 

 

 

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Nous n'avions pas encore été sur les lieux depuis le massacre du 14 juillet 2016. Ce matin nous sommes allés nous recueillir sur cette Promenade des Anglais que nous aimons tant. Certainement une des plus belle baie du monde et une ville dans laquelle d'habitude il fait bon vivre.

Il y avait beaucoup d'émotion et les mots nous ont manqués

en voyant tous ces témoignages de solidarité, surtout ceux destinés aux enfants.

 

La ville a connu l'horreur absolue et tous ceux qui étaient présents ont   vécu l'enfer, beaucoup n'en sont pas revenus, quelques uns sont entre   la vie et la mort...

Tous sont traumatisés, anéantis mentalement et blessés dans leur cœur.

Nous sommes en deuil national tous les six mois, et chaque fois plus tristes, chaque fois plus désemparés devant la violence des barbares, des fous, des fanatiques qui voudraient nous empêcher de vivre libre.

Il nous faut résister, c'est notre seule chance si nous voulons survivre à la douleur immense de la perte des êtres chers à nos cœurs.

Il faut se raccrocher à quelque chose ou à quelqu'un, à une idée, à un espoir pour réussir à vivre avec l'inacceptable.

 

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Dans toutes les religions, dans toutes les philosophies il y a des messages qui s'adressent à ceux qui souffrent et qui sont là pour les aider à sortir la tête de l'eau, pour les aider à réapprendre à vivre.

La spiritualité est une aide précieuse. Elle nous enveloppe dans un cocon et nous protège en nous redonnant la force d'y croire. Croire en une force supérieure positive qui finira par triompher des ténèbres du mal.

C'est encore et toujours le même combat entre le bien et le mal. Parfois c'est le bien qui l'emporte et nous connaissons des périodes heureuses et lumineuses, où la paix domine et puis tout bascule et c'est la guerre qui détruit tout sur son passage, jusqu'à ce qu'un homme ou une femme plus intelligent et plus courageux que les autres mette fin au massacre.

C'est pourquoi il nous faut garder espoir. Nous ne pouvons sombrer dans l'obscurantisme,  ne serait-ce que par devoir pour toutes ces vies qui nous ont été arrachées. Elles ne peuvent avoir été sacrifiées en vain, ce serait pire que tout.

Je voudrais vous faire partager des lectures qui me font du bien quand je vais mal. N'ayez pas peur de la spiritualité, elle ne peut pas vous faire de mal, et peut se dissocier de la religion.

Elle est dans l'air que vous respirez, dans l'infiniment petit et dans l'infiniment grand, elle est toujours positive et tend à nous élever plus haut que nous le sommes. Elle est dans la fleur qui ouvre ses pétales au rayon du soleil, dans le sourire d'un enfant, dans une église, un temple, une synagogue ou une mosquée...Elle est partout où il y a des âmes de bonne volonté, prêtes à vivre ensemble, à se respecter et à s'aimer.

On peut en vouloir au monde entier face à cette injustice qui nous a frappé,  mais cela ne nous apportera aucun réconfort, au contraire; On sait que la colère engendre la haine, et c'est un cercle vicieux qui ne finit pas...Il faut réussir à faire preuve de discrimination, mais dans le bon sens, dans l'idée de ne pas faire d'amalgame, de ne pas mettre tout le monde dans le même panier, pour retrouver l'équilibre du juste milieu.

 

Je vous propose un "Petit traité de spiritualité au quotidien" écrit sous l'égide des Pères de l'Eglise et des grands penseurs mystiques, il nous enseigne l'art de méditer et de bien agir dans la vie de tous les jours.

Moine bénédictin à l'abbaye de Münsterschwarzach en Allemagne, Anselm Grün nous invite, à travers les sages conseils de 50 anges, à revisiter les valeurs qui fondent nos existences.  

                                                               Je vous laisse entre de bonnes mains, celles des anges.     Corinne

 

spiritualité1.jpg J'ai choisi de vous présenter le 45ème ange du recueil: L'ange de la consolation.

 

" Nous avons toujours besoin de consolation quand nous venons de subir une  perte; quand une amitié s'est rompue, quand quelqu'un nous a blessé profondément, quand un être cher nous a été enlevé par la mort.

Quelle diversité de formes l'expérience de la consolation peut prendre, un simple regard jeté sur le langage suffit à nous le montrer. Le mot allemand Trost dérive de la même racine que Treue, la fidélité : il implique implique donc lui aussi la notion de fermeté. Celui qui a subi une perte est en perte d'équilibre; il a besoin de quelqu'un qui le raffermisse et l'aide à se tenir debout.

Pour dire "consoler", le grec biblique use du mot parakalein, dont le sens est: invoquer, appeler à l'aide, et aussi consoler, encourager, prodiguer de bonnes paroles.

Celui qui fait l'expérience du manque et de la souffrance qui en résulte a besoin d'avoir à ses côtés un ange qui lui prenne le bras et sache lui parler.

Pour les Grecs, la consolation passe avant tout par la parole bien ajustée qui rétablit le sens là où la perte l'a détruit, ce qu'elle fait toujours. Mais parler ainsi, ce ne peut être simplement abreuver quelqu'un de "bonnes paroles", car elles seraient sans effet.

Prodiguer les "bonnes paroles" à celui qui souffre, ce n'est pas lui faire du bien, c'est passer à côté de sa souffrance. C'est dire n'importe quoi, quelque chose à quoi l'on ne croit pas soi-même. c'est proférer des mots qui ne peuvent apporter aucun soutien, recréer aucun sens.

Consoler, au contraire, c'est s'adresser vraiment à l'autre, trouver les mots qui l'atteindront, qui ne peuvent concerner que lui seul et qui pénètreront donc dans son cœur; c'est parler de cœur à cœur, et non pas faire des effets de style; c'est ouvrir à l'autre un nouvel horizon, et lui permettre de retrouver son assise dans la vie.

Le mot latin, c'est consolari : être là avec celui qui reste seul avec sa perte, sa douleur, sa détresse; trouver l'accès à celui qui s'est refermé sur lui même, dont la détresse a clos la bouche et le cœur. Tout le monde n'a pas le courage de frapper à la porte de l'être qui s'est barricadé dans sa souffrance, d'entrer dans la maison du deuil où n'attendent que la solitude et la détresse sans fond. Etre avec l'autre, cela signifie partager sa douleur, rester proche de lui en elle. On ne peut pas consoler l'autre du dehors, en lui resservant de pieuses paroles que l'on aura lues ailleurs. Il faut entrer chez lui, et supporter les ténèbres et le déchirement où il demeure. Si l'on a ce pouvoir, alors celui qui est en deuil sentira près de lui la présence d'un ange consolateur, il saura qu'il a reçu la visitation de "l'Astre d'en haut" (Luc, 1, 78).

Depuis toujours les êtres qui souffrent ont invoqué l'ange de la consolation, l'ont prié de venir à eux et de rester proche d'eux. Dans l'air de ténor de sa cantate pour Saint-Michel, Jean-Sébastien Bach l'a magnifiquement chanté : "Restez, Ô Anges, restez près de moi ! Guidez-moi bien, afin que mon pied ne puisse glisser." Ce chant plein de ferveur exprime une grande confiance: nous ne sommes pas laissés seuls avec notre douleur, les anges de Dieu nous assistent et demeurent auprès de nous avec constance, jusqu'à ce que notre souffrance se change en un chant de gratitude.

Je te souhaite, ami lecteur, de recevoir toi aussi en cas de deuil l'assistance consolatrice d'un ange, qui te rende ton assise dans la vie si elle est ébranlée; qui sache te parler, te dire les mots justes quand la douleur t'a rendu muet. Qui te visite dans ta solitude et te fasse sentir que tu n'es pas vraiment seul, mais que tu as un compagnon tout au log de ta route. Si tu sais l'ange de la consolation à tes côtés, alors tu pourras faire face à ton deuil avec courage, tu ne tentera plus de l'esquiver.  

Consolé, le deuil ne te paralysera plus; il te mènera au plus profond du mystère de ton existence, et du mystère de Celui qui est descendu vers notre deuil, de Jésus-Christ, la "consolation du monde entier".


19/07/2016
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